Haïti: quand les gens vivent entre jungle et merde
Les conséquences de la désignation des groupes armés comme terroristes.
Depuis plusieurs années, Haïti traverse une crise profonde qui a engendré une instabilité inouïe. Les groupes armés, qui ont proliféré dans le pays, sont maintenant désignés comme des organisations terroristes. Cette étiquette pose la question des conséquences, tant au niveau national qu’international.

La montée de la violence et de l’insécurité
L’un des impacts les plus immédiats de la désignation de ces groupes comme terroristes est la montée de la violence. Les affrontements entre factions rivales, ainsi que les répressions des forces de l’ordre, se sont intensifiés. La peur s’installe parmi la population civile, qui se retrouve piégée entre les actions des gangs et les interventions souvent brutales des forces de sécurité.
Isolement international et aide humanitaire
En qualifiant ces groupes de terroristes, la communauté internationale pourrait renforcer son isolement vis-à-vis d’Haïti. Les sanctions économiques et militaires pourraient s’intensifier, rendant plus difficile l’accès à l’aide humanitaire. Ce qui, dans un pays déjà vulnérable, pourrait aggraver la souffrance de millions d’Haïtiens, augmentant la crise alimentaire et sanitaire.
Répercussions sur la gouvernance et le développement
La désignation de groupes armés comme terroristes peut également avoir des conséquences sur la gouvernance. La stigmatisation des acteurs politiques qui tentent d’entamer un dialogue avec ces groupes pourrait mener à un vide de pouvoir, favorisant le chaos. Les efforts de développement, qui nécessitent un environnement de sécurité, en pâtiront également, ralentissant la reconstruction et la stabilisation du pays.
Renforcement des tabous sociaux et divisions
Étiqueter les groupes armés comme terroristes peut creuser les divisions au sein de la société haïtienne. Cela peut alimenter la stigmatisation des jeunes, souvent recrutés par ces groupes. Ces jeunes, qui devraient être intégrés et soutenus, peuvent être davantage marginalisés, ce qui perpétue un cycle de violence et de désespoir.
Conclusion : Un dialogue est impératif
Face à cette situation complexe, il devient essentiel d’initier un dialogue inclusif qui prenne en compte les préoccupations de la population haïtienne. Comprendre les causes profondes de l’émergence des groupes armés et s’attaquer à la pauvreté, au chômage et à l’absence d’opportunités est crucial. La désignation en tant que terroristes ne doit pas faire obstacle à des solutions durables, mais devrait plutôt inciter à une action concertée pour restaurer la paix et la sécurité en Haïti.
Dans ce contexte, un engagement international constructif est nécessaire pour aider le pays à sortir de cette spirale violente. Haïti mérite un avenir où l’espoir et la solidarité remplacent la peur et la division.
Il fut un temps où l’on se croyait dans la jungle: car on répétait à qui mieux mieux: “A la ti peyi dous, mwen fè sa m pito” quel doux petit pays ! Je fais ce que je veux – la jungle. Maintenant, on n’y peut plus rien faire. On est isolé. On est dans la merde.
Eric Duvivier Masson, pour Radio Francophonie Connexion
Le government de facto en Haiti a publié une note annonçant qu’il négocierait avec les riverains de Mirebalais pour qu’ils ne reviennent pas sur leur décision de rouvrir ce vendredi 23 mai l’usine hydroélectrique de Péligre qui alimente la capitale.

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