L’installation du conseil des sept, un pas de plus vers la désintégration d’Haïti

Le jeudi 25 avril, un conseil présidentiel a été installé par des entités nationales et internationales plus ou moins floues, ayant donné une projection fantasmagorique du moment tant les divers points du programme de l’installation ont été bousculés par ce qui se passait en dehors du Palais national : les multiples détonations dérivant de ceux qui donnaient la réplique à ces coups de feu sans véritable cible.

Puis, dans un cortège de voitures assez luxueuses se mélangeant avec des camionnettes ou de voitures mal lavées et d’un char d’assaut rudimentaire, les conseillers présidentiels ont filé à toute vitesse vers la Primature ou Villa d’Accueil pour la consécration finale.

Haïti vient de présenter une de ses tragicomédies que le monde ait jamais connues : Une présidence à sept têtes, composée de politiciens de tout acabit devant travailler à partir d’une feuille de route vomie sans doute par l’une des imprimantes du Core Group (en particulier, les Etats-Unis, la France et le Canada).

C’est le cas de dire qu’Haïti vient de franchir un pas de plus vers la désintégration. La nouvelle opposition formée aussi d’éléments disparates a surgi et réagi. Deux des opposants des plus en vogue, Guy Philippe avec sa troupe faite informellement des éléments de BSAP et Jimmy Chérizier, porte-parole des bandes armées, ont en essence déclaré que ce conseil à sept têtes n’ira nulle part alors que Chérizier, lui, a bombé la poitrine pour dire que le pays n’aura rien vu  de ce qui va se passer s’il n’est pas sur la table des discussions, planifiant avec les sept l’avenir du pays et de ses « soldats ».

​De nombreux observateurs et analystes estiment que ces déclarations et menaces sont proches de la vérité. Car, sans normes judiciaire solides, sans institutions, sans points de repères, sans dirigeants visionnaires de haut calibre, non corrompus, l’installation de ce conseil représente un pas de plus vers la désintégration ou la fragmentation de la nation haïtienne.

Que dire de la force multinationale ? Le monde est-il prêt à revivre des massacres ou autres tragédies que les forces extérieures causeront en ce pays qui semble déjà être sur la brèche ?

Déjà, avec la Russie en tête, des nations commencent à pointer du doigt d’autres pays dont le Core Groupe en étant en grande partie responsable de la situation d’Haïti, blâmant en particulier la France qui, selon le représentant de la Russie au Conseil de Sécurité de l’ONU, a poussé Haїti à la banqueroute avec la dette de l’indépendance.

Le conseil dit présidentiel, fraîchement installé, n’est pas une représentation de l’ensemble de la nation ; il fonctionne en dehors de la Constitution ; les femmes n’y sont pas représentées, la diaspora non plus ; des politiciens rabâcheurs y sont présents, des corrupteurs et corrompus célèbres, indexés en maintes fois, étaient à la cérémonie d’investiture, et plus,  le peuple rejette ce conseil : une recette (cocktail) pour une explosion dans un pays déjà en ébullition.

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