Le Conseil présidentiel en Haïti : une entité illégale de facto, liée à l’oligarchie
La caractérisation de la Police nationale haïtienne comme étant « pleine de renégats » qui agissent comme des bandits est une critique grave et troublante de l’état de l’application de la loi en Haïti. Cette perception reflète une frustration profonde chez les citoyens qui ont été témoins de l’érosion de la confiance dans les institutions qui sont censées protéger et servir le public.
Lorsque les membres des forces de police sont perçus comme agissant de manière parallèle aux organisations criminelles, cela sape le fondement même de la loi et de l’ordre. Cette situation complique non seulement la relation entre la police et la communauté, mais exacerbe également la crise sécuritaire à laquelle Haïti est confrontée. L’attente de sécurité et de justice est gravement compromise lorsque ceux qui ont juré de faire respecter la loi sont perçus comme se livrant eux-mêmes à des comportements illégaux.
Le manque de responsabilité et de surveillance au sein des forces de police contribue à cette perception. Les rapports de corruption, d’abus de pouvoir et de collusion avec des gangs criminels ont terni la réputation de la Police nationale. De telles actions créent un climat de peur et de méfiance, dans lequel les citoyens peuvent avoir le sentiment de ne pouvoir obtenir justice ou protection.
Pour résoudre ces problèmes, il faut un effort concerté pour réformer la police, en veillant à ce qu’elle soit soumise aux normes les plus élevées d’intégrité et de professionnalisme. Cela comprend la mise en œuvre de programmes de formation solides, l’établissement de canaux clairs de responsabilisation et la promotion de l’engagement communautaire pour rétablir la confiance.
En fin de compte, les défis auxquels est confrontée la Police nationale sont emblématiques de problèmes systémiques plus vastes en Haïti. Pour que la nation puisse aller de l’avant, il est essentiel de restaurer la confiance dans les forces de l’ordre en tant qu’institution légitime et fiable qui sert les intérêts du peuple, plutôt que de perpétuer un cycle de violence et d’anarchie.
Le recours aux véhicules blindés comme solution principale aux problèmes complexes d’Haïti –tout comme des appels répétés à des forces ètrangères qui seront des versions en série de la Minustah de triste mèmoire–est une approche troublante qui reflète une mauvaise compréhension des problèmes sous-jacents auxquels le pays est confronté. Si la présence de tels véhicules peut procurer un sentiment temporaire de sécurité et une démonstration de force, elle ne s’attaque pas aux causes profondes des défis auxquels Haïti est confronté, comme la pauvreté, l’instabilité politique et les troubles sociaux.
L’afflux continu de véhicules blindés et de militaires étrangers suggère que la communauté internationale se concentre peut-être sur une réponse militarisée plutôt que d’investir dans des solutions durables à long terme. Cette approche risque de créer un environnement dans lequel les forces de sécurité opèrent d’une manière qui aliène les communautés qu’elles sont censées protéger, ce qui peut conduire à davantage de violence et de ressentiment au sein de la population.
De véritables progrès en Haïti nécessitent une stratégie multidimensionnelle qui va au-delà de la simple présence militaire. Des solutions efficaces doivent impliquer de remédier aux disparités socio-économiques, de promouvoir le dialogue politique et de favoriser l’engagement communautaire. L’aide humanitaire, l’éducation et la création d’emplois sont des éléments essentiels qui peuvent aider à construire une société plus stable et plus résiliente.
De plus, l’accent mis sur les véhicules blindés peut éclipser l’importance du renforcement des institutions locales, notamment des forces de police, pour s’assurer qu’elles sont capables de maintenir efficacement l’ordre public. Le renforcement des capacités, la formation et les initiatives de police de proximité sont essentiels pour rétablir la confiance entre les forces de l’ordre et les communautés qu’elles serv ent.
En résumé, si la présence de véhicules blindés et de militaires étrangers peut être considérée comme un moyen de répondre aux préoccupations immédiates en matière de sécurité, il est essentiel que la communauté internationale adopte une approche plus globale qui donne la priorité à la stabilité et au développement à long terme en Haïti à travers un gouvernement composé d’individus de confiance venant des différerentes couches sociales du pays et de la diaspora, d’une durée de trois ans peut-être, gouvernement qui, doté d’une nouvelle constitution, organiseraitt des élections viables. Car, la bande qui est maintenant dans ce conseil de transition ne fait pas confiance et est liée à l’oligarchie et à des mouvances politiciennes traditionnelles qui nous font entendre toujours « un rabȃchage de séculaires rengaines ».
Des solutions durables qui donnent du pouvoir au peuple haïtien et répondent aux problèmes fondamentaux en jeu sont essentielles pour créer un avenir plus pacifique et plus prospère.
Eric Duvivier Masson
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