Les 100 jours de l’administration Trump, un désastre pour plusieurs.

Il y a environ 100 jours la semaine dernière, les États-Unis ont gelé la grande majorité de l’aide étrangère, y compris des milliards de dollars consacrés à des programmes de lutte contre les problèmes de santé mondiale. Depuis, la plupart de ces gels ont abouti à des suppressions de postes.

Un matin de début avril, le téléphone de Geoffrey Chanda sonnait presque sans interruption. Des chauffeurs routiers l’appelaient.

« Ils crient : « Nous n’avons pas de médicaments [contre le VIH]. Où les trouvez-vous ? »», raconte Chanda, 54 ans.

Depuis 15 ans, Chanda rencontre des camionneurs sur des parkings poussiéreux à la frontière entre la Zambie et la République démocratique du Congo pour leur donner leurs médicaments contre le VIH. Aujourd’hui, dit-il, il ne sait plus quoi leur dire.

Il a perdu son emploi d’agent de santé communautaire. Le programme financé par les États-Unis pour lequel il travaillait – qui soutenait la clinique mobile où il collectait les médicaments pour les distribuer – a été fermé.

zambia-rdc-1 Les 100 jours de l'administration Trump, un désastre pour plusieurs.

À première vue, il semblerait que Chanda aurait dû être épargné.

« Nous poursuivons nos programmes essentiels pour sauver des vies », a déclaré le secrétaire d’État Marco Rubio dans un communiqué publié le 28 mars. « Nous réorientons nos programmes d’aide étrangère afin de les aligner directement sur ce qui est le mieux pour les États-Unis et nos citoyens. »

L’administration Trump affirme que la poursuite de ces programmes vitaux inclut la distribution de médicaments contre le VIH.

Cependant, sur le terrain en Zambie, la réalité est toute autre. De nombreuses cliniques spécialisées dans le VIH ont fermé leurs portes.

Un porte-parole du département d’État a déclaré ce mois-ci à NPR que les partenaires américains qui fournissent des traitements vitaux contre le VIH ont été « informés et invités à reprendre les prestations de services approuvées ». Le porte-parole n’a pas répondu aux demandes d’informations concernant les mesures spécifiques prises par les États-Unis pour reprendre les services liés au VIH en Zambie et ailleurs.

Cette semaine, Chanda affirme n’avoir reçu aucune nouvelle concernant la reprise de ses activités de distribution de médicaments contre le VIH, bien qu’un nombre limité d’autres cliniques VIH financées par les États-Unis en Zambie aient repris leurs activités avec une capacité considérablement réduite.

Zambia-Congo-Border-Reopens-After-Resolving-Trade-Issue-News-Central-TV-1009-1024x766 Les 100 jours de l'administration Trump, un désastre pour plusieurs.

Chanda a participé à une initiative plus vaste en Zambie et ailleurs visant à cibler cette population de chauffeurs routiers longue distance et de travailleuses du sexe, considérée comme essentielle pour enrayer la propagation du VIH.

Au début de l’épidémie en Afrique subsaharienne, le virus s’est propagé le long des itinéraires routiers, les chauffeurs routiers fréquentant les travailleuses du sexe. Au plus fort de la crise du VIH/sida dans les années 1990 et au début des années 2000, ces communautés ont été très durement touchées. Par exemple, une étude de 2001 a révélé qu’en Afrique du Sud, 56 % des chauffeurs routiers interrogés étaient séropositifs. Encore aujourd’hui, dans le monde entier, les chauffeurs routiers longue distance sont près de six fois plus susceptibles que la population adulte générale d’être séropositifs, selon une étude publiée l’année dernière dans BMJ Open.

Plus de soins préventifs contre le VIH
Tout comme les chauffeurs routiers, les travailleuses du sexe ressentent un sentiment d’abandon. Elles aussi signalent des perturbations majeures dans l’approvisionnement de leurs médicaments contre le VIH, ainsi que la fin de la plupart des efforts de prévention.

Elles affirment qu’il s’agit d’un problème majeur, car leur métier est très risqué. Nombre des villes que l’on croise au bord de la route offrent peu de travail à leurs habitants, ce qui pousse les jeunes femmes à se prostituer, l’un des seuls moyens de subsistance.

Plus près de nous, en Haiti, le problème n’est pas moindre. « Nous allons tout fermer. » Tels sont les mots crus d’Elon Musk, directeur du Département de l’efficacité gouvernementale et PDG de Tesla, en référence à l’Agence américaine pour le développement international (USAID), dans un enregistrement audio qu’il avait publié sur sa plateforme sociale X lundi soir. « Ce que nous avons, c’est une véritable pagaille. Il faut absolument se débarrasser de tout ça. C’est irréparable », avait ajouté Musk.

Haïti fait face à une crise humanitaire sans précédent dans son histoire. Plus de la moitié de la population nécessite une assistance humanitaire et alimentaire d’urgence. Plus d’un million de personnes ont été déplacées par les violences, et le nombre de violences contre les civiles, incluant les VBG, ne cesse d’augmenter. C’est dans ce contexte critique que s’inscrit la suspension des projets financés par l’USAID.

Cette suspension a entraîné des conséquences dramatiques pour plus de 550 000 haïtiens et haïtiennes, qui se retrouvent désormais privés de services essentiels tels que la sécurité alimentaire, l’eau potable et l’assainissement, la protection, la nutrition et l’éducation. De plus, 245 emplois ont été suspendus ou supprimés, aggravant la vulnérabilité économique de nombreuses familles. Des domaines essentiels comme la coordination humanitaire, la logistique et l’éducation n’ont reçu aucune dérogation pour poursuivre leurs activités. La suspension des programmes agricoles a notamment perturbé le calendrier agricole, compromettant la sécurité alimentaire de milliers de familles rurales.

Même si certaines activités « lifesaving » ont repris, les effets de cette suspension entraîneront des conséquences immédiates et à plus long terme. La perturbation des projets de développement économique et d’éducation risque de compromettre la durabilité des résultats obtenus jusqu’à présent, tout en diminuant la confiance des communautés bénéficiaires.

Il est indéniable que certaines sections de l’USAID ont été, et continuent parfois d’être, utilisées comme des instruments de déstabilisation dans des pays en développement ou sous-développés. Ces actions incluent le recours à des agents locaux et à des médias nationaux pour espionner, diffuser de fausses informations ou manipuler l’opinion publique, dans le but de soutenir ou de renverser certains gouvernements. Les populations de ces pays, déjà accablées par la pauvreté et les effets de dirigeants corrompus ou incompétents, subissent aujourd’hui les lourdes conséquences de ces interventions. Elles risquent d’être encore plus touchées alors que cette agence, autrefois perçue comme secourable, se retrouve désormais fragilisée par des figures controversées mais influentes telles que Trump et Musk..

Source: NPR, CLIO (Cadre de Liaison Inter-ONG)

1.-Le ministre haïtien de la Justice, Patrick Pélissier, a ordonné le gel immédiat de tous les comptes bancaires appartenant aux personnalités politiques, économiques et sociales du pays sanctionnées par la communauté internationale pour leur implication présumée dans des crimes tels que le trafic de drogue ou dans la déstabilisation du pays, embourbé depuis des années dans une crise profonde.Parmi les personnes touchées figurent l’ancien président Michel Martelly et l’ancien ministre des Affaires étrangères Laurent Lamothe.


2.-.Le porte-parole de Viv Ansamb annonce qu’il est prêt à déposer les armes en Haïti dans tous les territoires perdus si le Commandant Samuel du Canapé-Vert prend d’assaut la Primature et chasse du pouvoir les neuf membres du conseil présidentiel de facto.

Share this content:

Laisser un commentaire

Translate »